Les meilleurs plans… (L’expérience de l’ACA lors des audiences « Parlons télé » du CRTC)

18 novembre 2014 | ACA Team,

Par Bob Reaume, vice-président, Politiques et recherche, ACA

Bob Reaume
Bob Reaume

Nous étions certains d’avoir le bon angle et même de pouvoir faire la manchette. Mais, comme on dit, « Les meilleurs plans…. »

Le tout commence le 19 septembre, au dernier jour des audiences publiques sur l’avenir de la télévision au Canada. Un exercice portant le titre approprié de « Parlons télé ».

L’ACA et le CDMC arrivaient à Gatineau fins prêts à présenter au président du conseil et à quatre de ses commissaires notre position commune sur la contribution de la publicité au financement du système canadien de télédiffusion. Nous avions préparé et soigneusement répété notre présentation, qui s’appuyait sur quatre arguments spécifiques :

  • Les éventuelles répercussions négatives de la télé à la carte,
  • Les désavantages pour les annonceurs de l’abandon de la substitution simultanée des annonces,
  • Les bénéfices considérables de la levée des barrières réglementaires empêchant la substitution non-simultanée des annonces et l’accès aux périodes réservées aux câblodistributeurs locaux dans les pauses publicitaires,
  • Notre appui à une nouvelle méthode d’évaluation des auditoires à partir de capteurs installés sur les appareils de télé.

Vous pouvez lire notre mémoire en détail, si vous le souhaitez. Le fait est que nous étions très bien préparés : nous avions prévus nos commentaires oraux, appris nos arguments, répété nos réponses aux questions prévisibles et rédigé un communiqué de presse bien senti. Le gros de notre travail se passant dans l’ombre, une audience publique comme celle-là, était une occasion de nous faire connaître.

Or, notre scénario ne s’est pas déroulé comme prévu. Voyez-vous, ce vendredi matin-là, nous devions comparaître tout de suite après une certaine entreprise américaine dont vous avez sans doute entendu parler : Netflix.

Comme vous le savez, Netflix a refusé de répondre à certaines questions; un des représentants du CRTC a quitté la salle en claquant la porte. Puis, après une pause, ce dernier a ordonné à la déléguée de Netflix de fournir certaines informations au Conseil avant 17 heures Heure normale de l’Est, le lundi. Après l’incident, tous les reporters se sont précipités caméra au poing, et ont suivi la déléguée hors de la salle d’audience et dans l’escalier en hurlant des questions… jusqu’à ce qu’elle monte dans un taxi.

Moi? Moi, je suis resté planté là, ma liasse de communiqués à la main. Les meilleurs plans, vous dis-je…

Une fois le calme revenu, notre présentation au CRTC a bel et bien eu lieu. Tout s’est bien passé et le panel a semblé sensible à nos arguments. Après tout, la télévision soutenue par les budgets publicitaires représente un outil marketing essentiel pour les annonceurs depuis plus de 60 ans. L’an dernier, ils ont investi plus de 3 milliards et demi dans en publicité télé. On peut donc affirmer sans exagération que la publicité constitue la base financière de l’ensemble du système canadien de télédiffusion. Pour notre notoriété cependant, il faudra repasser.

Lire la politique de radiodiffusion de l’ACA.