• La législation interdisant la publicité s’adressant aux moins de 17 ans obligera les parents et les contribuables à assumer les frais de plusieurs sports d’équipe, événements et camps d’été pour les jeunes
  • L’Association canadienne des annonceurs (ACA) n’est pas bienvenue aux audiences du comité sénatorial étudiant le projet de loi

 

Toronto, 12 juin 2017 : Les annonceurs se sont vus refuser la possibilité d’exprimer aux sénateurs leurs inquiétudes au sujet des mesures draconiennes contenues dans le projet de loi S 228, loi modifiant la Loi sur les aliments et drogues (interdiction de faire de la publicité d’aliments et de boissons s’adressant aux enfants).

Le Comité des affaires sociales, des sciences et de la technologie du Sénat a, en effet, refusé par deux fois d’entendre l’Association canadienne des annonceurs (ACA) qui souhaitait démontrer les défauts du projet de loi et souligner les dépenses additionnelles qu’il risque d’imposer aux parents et aux contribuables.

« Les annonceurs souhaitent collaborer avec les législateurs à la mise au point d’une stratégie raisonnable et responsable pour s’attaquer au problème complexe de l’obésité enfantine », déclare Ron Lund, président et chef de la direction de l’ACA.

Le projet de loi soumis par la sénatrice Nancy Greene Raine propose d’interdire les annonces de boissons et de produits alimentaires en ligne et dans virtuellement toutes les émissions télé canadiennes, mais n’aurait aucun effet sur celles provenant des États-Unis, souligne M. Lund.

Le comité sénatorial va de l’avant dans son étude du projet de loi qui interdira aux entreprises de commanditer plusieurs événements et activités bien connues et bénéfiques pour les enfants, même s’il n’est pas prouvé qu’interdire la publicité constitue un moyen efficace de combattre l’obésité enfantine.

M. Lund souligne que l’interdiction depuis 37 ans d’une telle publicité au Québec – citée en modèle par le Comité – n’a eu aucun impact sur le taux d’obésité dans la province par rapport au reste du pays.

Le site Internet du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec souligne même que la proportion d’enfants obèses au Québec n’est pas significativement différente de celle du reste du pays. De plus, selon Statistique Canada, l’indice au Québec est le même qu’en Colombie-Britannique où la publicité s’adressant aux enfants n’est pas interdite.

« Parmi les victimes de cette législation, on retrouvera les personnes mêmes qu’elle entend protéger. Des événements tels que le défilé annuel du père Noël, la journée de la Maison Ronald McDonald et des autres organismes caritatifs pour enfants de même que les program¬mes de soccer et de hockey mineurs Timbits auxquels participent plus de 300 000 jeunes d’un bout à l’autre du pays seront mis en péril, ou disparaîtront carrément », explique M. Lund.

M. Lund remet aussi en question l’intention de la sénatrice Greene Raine d’étendre la portée de son projet de loi aux enfants de moins de 17 ans. À cet âge, ceux-ci peuvent chasser avec des armes à feu (limite 12 ans), piloter un avion en solo (14 ans) ou regarder des émissions télé telles que Criminal Minds qui montrent des scènes de violence physique et psychologique extrêmes et qui, dans ce dernier cas, est l’une des plus populaires chez les 2 à 11 ans.

« Je trouve cette proposition plutôt paradoxale, alors que le gouvernement projette de légaliser la marijuana pour les 18 ans et plus. Il affirme donc essentiel¬lement qu’entre 17 et 18 ans, on cesse d’être incapable de supporter la publicité de produits alimentaires et on acquiert la maturité requise pour choisir un produit de marijuana », souligne M. Lund.

Le projet de loi S-228 risque aussi de pousser plusieurs entreprises canadiennes à fermer leur service du marketing, ce qui signifiera moins de travail pour nos agences de publicité, nos studios de design, nos maisons de production, nos artistes et nos techniciens – sans parler d’une baisse de revenus pour les médias canadiens qui sont déjà en mauvaise posture.

M. Lund se dit déçu de l’approche adoptée par le comité sénatorial dans l’étude accélérée de cette législation, sous l’influence du milieu des ONG et de leurs études biaisées. Ceci est en contradiction de l’engagement pris par le premier ministre Trudeau en faveur d’un processus décisionnel basé sur les faits.

« J’espère que le gouvernement saura adopter de nouveaux plans de lutte contre l’obésité enfantine sans infliger les dommages collatéraux que risque d’entraîner la proposition actuelle », déclare M. Lund. « Il nous faut une stratégie globale et j’espère que les annonceurs auront l’occasion de collaborer à sa mise au point. »